EnVogue: Lors de la production à façon, vous offrez à vos clients la possibilité de faire leur propre choix d’emballage et d’équipement. Où votre service de conseil commence-t-il et ou s’arrête-t-il dans ce cas?

ME: Pour vous dire la vérité, la production à façon ne faisait pas partie de notre business plan. Mais le bouche à oreille se faisant déjà, cela nous a amenés à faire de très belles rencontres. Il nous tient du coup à coeur de respecter nos objectifs qualité, d’autant plus en les partageant. Nos compétences variées nous permettent ainsi d’offrir un accompagnement de la création d’une marque à la production du produit fini et de son packaging. Mais le client peut également venir avec son propre cahier des charges que nous suivons. Finalement, cela coïncide bien avec notre concept 26, en pouvant partager et participer à des aventures entre collègues.

EnVogue: Ce doit être un grand défi de maîtriser l’approche globale entre les boissons alcoolisées comme la bière et les boissons sans alcool comme les infusions de thé ou toute autre plante, les boissons gazeuses, les purées de jus de fruits, les sirops bio et les sodas. La seule compréhension du groupe cible est une science en soi, ou bien?

ME: Je dois préciser ici que nous ne travaillons pas les purées en tant que produit fini et conditionné. Nous pouvons les utiliser dans certaines boissons. Mais c’est effectivement un grand défi. Il faut avouer que relever ces défis nous motive énormément. Une idée surgit ? Nous nous accrochons à l’étude de faisabilité de ce projet, même s’il faut prendre beaucoup de temps pour cela. Puis, si nous constatons de manière suffisamment convaincante (nous sommes déjà trois à nous contredire) que ce projet sera susceptible de plaire, nous allons de l’avant. Nous n’hésitons pas à nous entourer de professionnels expérimentés lorsque nous atteignons nos limites, puis nous apprenons continuellement à leurs côtés. Mais finalement, quel que soit le projet, nous nous engageons à fournir un travail de qualité et à créer des produits qui nous plaisent à nous et correspondent à notre philosophie. Restons tout de même conscients que le consommateur est finalement le seul juge…

EnVogue: Vous proposez également une large gamme de services d’embouteillage: les canettes en aluminium, le verre, le PET, entre autres. Comment voyez-vous le thème du recyclage ou de la durabilité ici?

ME: C’est un sujet très important pour nous. Je me suis d’ailleurs beaucoup penché sur le sujet du recyclage de ces différentes matières en Suisse. À notre échelle «artisanale», chacun de nos conditionnements est recyclable et sera, dès que les quantités seront suffisamment disponibles, fait à base de matières recyclées. Prenons l’exemple du PET, qui atteint actuellement un taux de 83 % de recyclage en Suisse. Et l’objectif est à la hausse selon l’association PET Recycling, chez qui nous sommes affiliés. En ce qui concerne les emballages, nous privilégions les cartons au lieu des plastiques, même s’ils peuvent être plus chers malgré les nombreux efforts de nos fournisseurs qui jouent bien le jeu…

EnVogue: À quoi ressemble votre journée de travail en période de pandémie de Covid-19 ?

ME: Hmmm… Créer un entreprise actuellement paraît peut-être un peu «culoté». Mais nous travaillons sur ce projet depuis plus de deux ans et nous suivons «la vague» que nous avons provoquée. Contrairement à ce que nous pourrions penser, les journées sont finalement bien chargées car nous profitons de ce «coup de mou» dans la restauration pour finaliser et optimiser nos identités visuelles et notre organisation interne. Les commerçants restent d’ailleurs vraiment ouverts à de nouveaux produits, mais nous comptons tous sur une bonne reprise «post-Covid», évidemment.

EnVogue: Combien d’employés de Swiss Craft Drinks SA pratiquent actuellement du télétravail ?

ME: Nous sommes actuellement quatre: nous trois frères (Sébastien, Marc-Alexandre et moi-même) et un jeune représentant très dynamique (Hadrien). Ce dernier travaille essentiellement en déplacement ou chez lui. Mais nous nous voyons tous selon le besoin en respectant les mesures de sécurité telles que les distances, le lavage de mains et le port du masque. Nous travaillons vraiment avec un système informatique performant auquel nous pouvons accéder depuis n’importe où.

EnVogue: La crise pandémique actuelle a durement touché le secteur de la restauration. Quelles sont les principales préoccupation comment avez-vous essayé de faire face à la crise actuelle ?

ME: En ce qui nous concerne, elle nous a plutôt touchés au niveau de la mise en place de notre matériel. Nous avons pris beaucoup de retard à cause de délais de livraison de machine prolongés ou des techniciens bloqués chez eux. Actuellement, c’est évidemment en standby avec la restauration, mais nous avons déjà des relations et projet en commun. Comme expliqué auparavant, beaucoup de personnes restent positives sur l’avenir, nous aussi, mais il faut tenir bon…

EnVogue: Divers producteurs de boissons, notamment des brasseries en Europe, craignent pour leur avenir. Comment voyez-vous la situation en Suisse ?

ME: C’est effectivement difficile pour de nombreux artisans. Mais pour notre part, nous sommes convaincus que bien qu’il y ait de nombreuses choses à adapter, nous y arriverons tous en travaillant. Nous espérons aussi avoir un matériel suffisamment flexible pour pouvoir nous adapter à la demande, tant dans le domaine de la bière que les autres types de boissons. Nous restons donc positifs.

EnVogue: Avec la marque «Twenty SiX», vous célébrez le véritable art de vivre «à la Suisse». Qu’est-ce qui se cache derrière cette idée, cette approche?

ME: Juste «un art de vivre à la Suisse», selon la réputation helvétique que nous pouvons souvent observer en voyageant, tant dans notre pays qu’à l’étranger. En quelques mots: qualité, partage, découverte, convivialité. Twenty Six c’est un vrai sens du partage.

EnVogue: Avec «Twenty SiX», vous êtes également représentés sur divers réseaux sociaux. Par exemple, que se cache-t-il derrière le message «Keep calm & drink local» ?

ME: D’après moi, c’est vraiment un appel à la consommation locale malgré la situation mondiale actuelle. Je vais assez dans ce sens. La Suisse regorge de producteurs locaux ; elle possède une grande diversité de trésors du terroir. Espérons que le contexte de la Covid soit un déclencheur qui amène davantage le consommateur à consommer plus local et plus qualitatif.

EnVogue: Une boutique en ligne est-elle un sujet à moyen terme pour vous ?

ME: Oui, même à court terme. Nous sommes en train de développer la plateforme www.shop.swisscraftdrinks.ch qui est destinée à vendre les produits créés et/ou embouteillés au sein de notre entreprise, tant pour nos propres marques que celle du client qui le souhaite.

EnVogue: Vous «composez» avec divers secteurs de boissons. Avez-vous une préférence ? Bière, thé ou boisson bio ?

ME: Je dirais, à chaque situation et à chaque âge, sa boisson. Lorsque nous pratiquons nos sports, nous buvons une boisson destinée à cela, en l’occurrence nos thés sports. Lors de l’apéro, une bière ; lors d’une petite soif en jardinant, un thé froid est toujours bienvenu. Mais d’ici Noël, nous compliquerons encore ce grand dilemme en proposant une nouvelle marque de délicieux Hard Seltzers. C’est une boisson légèrement alcoolisée sur une base d’eau fermentée, faible en sucre et en calories, aux arômes naturels de fruits. Vous connaissez ainsi en avant-première notre nouvelle marque YODELI, swiss hard seltzer…